Bill C63 Canada Online Harms Act represented by scales of justice with a shield on one side and a megaphone on the other in front of a Canadian flag.

Le projet de loi C63 expliqué : Aider ou nuire au Canada ?

Pourquoi avons-nous besoin d’une loi sur les préjudices en ligne ou d’un projet de loi C63 ?

L’impact des médias sociaux sur la santé mentale, en particulier chez les adolescents, est de plus en plus préoccupant. Des études ont montré une corrélation entre l’utilisation problématique des médias sociaux et les problèmes de santé mentale tels que les symptômes psychologiques, les problèmes émotionnels et la diminution de la satisfaction de la vie. Une étude a révélé qu’environ un cinquième des utilisateurs de médias sociaux âgés de 15 à 64 ans ont déclaré avoir perdu le sommeil, avoir réduit leur activité physique ou avoir eu des difficultés à se concentrer sur des tâches ou des activités en raison de leur utilisation des médias sociaux. La recherche du Centre pour les médias, la technologie et la démocratie a révélé que presque tous les jeunes Canadiens ont vu de la haine sur leurs fils d’actualité des médias sociaux et ont subi les effets de la désinformation dans leurs communautés.

Une étude commandée par l’organisation caritative pour la jeunesse Ditch the Label a analysé 263 millions de conversations au Royaume-Uni et aux États-Unis entre 2019 et la mi-2021. Elle a trouvé plus de 50 millions de discussions ou d’exemples de discours de haine raciste au cours de cette période. Une autre étude menée par l’Institute for Strategic Dialogue Global en 2020 a conclu que les Canadiens utilisaient plus de 6 600 canaux, pages, groupes et comptes en ligne sur plusieurs plateformes de médias sociaux pour diffuser des opinions suprématistes, misogynes ou extrémistes. Si les appels au génocide sont moins fréquents, ils n’en existent pas moins. Toutefois, il est important de noter que les définitions de ce qui constitue un discours de haine ou un appel au génocide varient.

Une jeune femme brandit une pancarte portant l'inscription

Un autre stne étude menée par la Cyber Civil Rights Initiative a montré que 37 % des 980 personnes ayant partagé une vidéo ou une photo d’elles-mêmes nues avec un partenaire ont été victimes de pornographie vengeresse. Plus inquiétant encore, 93 % des victimes (principalement des femmes âgées de 18 à 30 ans) ont déclaré avoir subi une détresse émotionnelle importante à cause de ce phénomène. 49 % ont déclaré avoir été harcelés ou traqués en ligne par des utilisateurs ayant vu leur matériel. 30 % ont déclaré avoir été harcelés ou traqués en dehors d’Internet (en personne, par téléphone) par des utilisateurs qui avaient vu le matériel en ligne. Plus de la moitié d’entre eux ont envisagé de se suicider ou ont tenté de le faire.

Les données de Statistique Canada indiquent régulièrement que les Juifs sont la minorité religieuse la plus fréquemment visée par les crimes de haine et le deuxième groupe le plus visé dans l’ensemble. L’internet est un espace privilégié où l’antisémitisme se développe avec peu de retenue.

Il ne fait aucun doute que l’internet est rempli de haine et qu’il peut être utilisé pour faire du mal. Actuellement, il n’y a pas d’autre recours que de s’adresser à la police, qui a les mains liées, ou de porter plainte pour dommages civils, ce qui est coûteux, prend du temps et ne garantit aucun résultat. La question est de savoir ce que nous pouvons faire pour protéger les plus vulnérables et empêcher la propagation du mal et de la haine sans porter atteinte à la liberté d’expression ou à d’autres droits protégés.

Qu’est-ce que la loi canadienne sur les préjudices en ligne ou projet de loi C63 ?

La loi canadienne sur les préjudices en ligne (projet de loi C63) est un texte législatif important introduit par le gouvernement du Canada pour promouvoir la sécurité en ligne, réduire les préjudices en ligne et assurer la transparence et la responsabilité des services de médias sociaux au Canada. Voici quelques points clés du projet de loi :

  • Le projet de loi a été présenté en première lecture le 26 février 2024. Elle diffère sensiblement de la consultation de 2021.
  • L’objectif du projet de loi est de promouvoir la sécurité en ligne des personnes au Canada, de réduire les préjudices causés aux Canadiens par les contenus préjudiciables en ligne et de veiller à ce que les opérateurs de services de médias sociaux soient transparents et responsables en ce qui concerne leurs obligations.
  • Le projet de loi établit la Commission de la sécurité numérique du Canada, dont le mandat est d’administrer et d’appliquer la loi.
  • Elle crée le poste de médiateur pour la sécurité numérique du Canada, dont le mandat est d’apporter un soutien aux utilisateurs des services de médias sociaux et de défendre l’intérêt public en ce qui concerne la sécurité en ligne.
  • Le projet de loi impose aux opérateurs de services de médias sociaux l’obligation d’agir de manière responsable en ce qui concerne les services qu’ils exploitent, notamment en mettant en œuvre des mesures adéquates pour atténuer le risque que les utilisateurs soient exposés à des types de contenus préjudiciables sur leur service :
    1. Abus sexuel d’enfant (CSAM) ou matériel revictimisant ; cela inclut un signalement plus important de la pornographie enfantine.
    2. Contenu encourageant les enfants à se faire du mal ;
    3. Contenu utilisé pour intimider les enfants ;
    4. Images intimes distribuées sans consentement (NCDII), également appelées « revenge porn » (pornographie de vengeance)
    5. Contenu incitant à la violence ;
    6. Contenu incitant à l’extrémisme violent ou au terrorisme ;
    7. Les contenus qui attisent la haine.
  • Le projet de loi s’applique à des plateformes telles que Facebook, X, Pornhub et Twitch.
  • L’application précise de la loi ne sera connue que lorsque les règlements seront promulgués.

Ce projet de loi représente une expansion significative des lois canadiennes sur le discours haineux et crée l’un des environnements réglementaires les plus rigides d’Amérique du Nord pour les médias et les entreprises de médias sociaux. Elle vise à rendre les plateformes en ligne responsables des contenus qu’elles hébergent et à renforcer la protection des enfants en ligne.

C63 : le bon, la brute et le truand

L’idée qui sous-tend le projet de loi est louable. Protéger les enfants, encourager la responsabilisation des plateformes de médias sociaux, endiguer le flux de discours haineux et violents… Le plus difficile est de savoir comment y parvenir. Il doit être suffisamment efficace pour avoir des conséquences réelles et fournir des outils pour accomplir ces tâches. Elle doit également veiller à ne pas empiéter sur des droits protégés tels que la liberté d’expression. Voyons comment elle vise à atteindre cet objectif et quels sont les sujets de préoccupation liés à cette nouvelle proposition de législation.

Drapeau canadien flottant sur un ciel bleu avec des nuages blancs

Le bon

Le projet de loi C-63, la nouvelle loi sur les préjudices en ligne, est une législation bien conçue qui comprend l’internet et la façon dont les plateformes vont réagir. Voici ce qu’il fait de bien :

La loi se concentre sur les bonnes cibles, à savoir les grands médias sociaux et les services de diffusion en continu, sans toucher à la majeure partie du web. Ces plateformes sont invitées à créer et à partager leurs propres stratégies pour atténuer les risques. Elles doivent rendre compte de chacun des sept préjudices illégaux subis sur leurs plateformes et nous montrer comment elles s’y attaquent. Elle oblige les plateformes à rendre inaccessibles, dans un délai de 24 heures, les images intimes diffusées sans consentement et le matériel pédopornographique.

Si les services de médias sociaux enfreignent la loi, par exemple en ne retirant pas un contenu ou en ne respectant pas l’obligation de mettre en œuvre les mesures énoncées dans leur plan de sécurité numérique, ils peuvent être tenus de payer des sanctions administratives pécuniaires pouvant aller jusqu’à 6 % du revenu mondial brut ou 10 millions de dollars canadiens, le montant le plus élevé étant retenu. Ces sanctions visent à garantir que les plateformes de médias sociaux prennent leurs responsabilités au sérieux et se conforment à la loi.

Si la loi C63 est adoptée, nous ne nous contenterons pas de nous fier à ce que les plateformes nous disent. Les chercheurs peuvent utiliser les données anonymes des plateformes pour étudier ce qui se passe réellement. Cela nous permettra de comprendre clairement comment et pourquoi les contenus préjudiciables se propagent en ligne, ce qui nous a fait défaut jusqu’à présent.

La loi adopte à juste titre une position sévère à l’égard des contenus les plus graves et les plus facilement identifiables, tels que les contenus pédopornographiques et les contenus pour adultes partagés de manière non consensuelle. Les plateformes seront tenues de retirer automatiquement ces contenus.

La loi est également judicieuse en ce qui concerne la sécurité des enfants. Elle ne vise pas à rendre l’ensemble de l’internet sûr pour les enfants, mais elle demande aux plateformes d’utiliser des dispositifs de sécurité standard pour les comptes d’enfants. Il s’agit de reconnaître que les jeunes ont des droits à l’expression et à la vie privée, mais qu’ils sont également confrontés à des risques particuliers.

Enfin, le projet de loi C-63 évite de nombreuses mauvaises idées et tire les leçons de l’expérience d’autres pays. Elle ne menace pas les messageries privées ou les communications cryptées, n’exige pas le retrait obligatoire du contenu d’un discours et n’appelle pas à une surveillance proactive de tous les Canadiens. Il s’appuie au contraire sur les systèmes de rapports d’utilisateurs dont disposent déjà la plupart des plateformes, avec des règles claires sur la manière dont elles doivent aider leurs utilisateurs.

Le mauvais

Le projet de loi C63, intitulé « Online Harms Act », a été associé à d’importantes modifications du code pénal et de la loi sur les droits de l’homme du Canada. Ces changements pourraient potentiellement supprimer le droit d’expression en ligne des Canadiens.

Le projet de loi introduit une nouvelle définition de la « haine ». Il est défini comme « le contenu d’une communication qui exprime la détestation ou la diffamation d’une personne ou d’un groupe de personnes sur la base de motifs de discrimination interdits ». Le projet de loi ne donne pas de définition spécifique du génocide. Les contenus préjudiciables, qui comprennent la propagande haineuse, sont définis dans la législation comme des contenus qui incitent à la violence, fomentent la haine, incitent à l’extrémisme violent ou au terrorisme, sont utilisés pour intimider un enfant, victimisent sexuellement un enfant, incitent un enfant à se faire du mal, ou impliquent des contenus intimes communiqués sans le consentement de l’enfant. Il est important de noter que l’application précise de ces définitions sera déterminée par les tribunaux conformément au droit canadien.

Les changements prévoient une peine d’emprisonnement à vie pour la promotion du génocide ou la commission d’un nouveau « délit de haine ». En outre, les Canadiens peuvent désormais enquêter sur les propos tenus en ligne par d’autres personnes et demander des amendes pouvant aller jusqu’à 70 000 dollars, dont 20 000 dollars leur seront accordés en tant que victimes potentielles. Cette procédure n’a pas à suivre les règles normales de la preuve judiciaire ni à vérifier si les propos incriminés étaient véridiques.

Beverly Maclachlin, ancien président de la Cour suprême du Canada, a déclaré que ces propositions pourraient faire l’objet de sérieuses contestations constitutionnelles. Elles semblent aller trop loin, ne pas satisfaire aux critères de justice élémentaire et risquent d’être utilisées à mauvais escient pour réduire au silence des discours légitimes.

En outre, les modifications apportées au code pénal introduisent un nouveau « pré-crime ». Un juge et le procureur général pourraient imposer des conditions de libération sous caution à une personne qu’ils considèrent comme présentant un risque élevé d’exprimer sa haine en ligne, même si elle n’a jamais commis de crime. Le gouvernement justifie cette « pré-criminalité » comme étant similaire aux conditions de l’engagement de ne pas troubler l’ordre public pour les personnes risquant de commettre des actes de terrorisme ou de violence domestique. Mais il s’agit de risques clairs et imminents de violence à l’égard de personnes spécifiques, et non d’un discours qui pourrait théoriquement nuire à quelqu’un. Il n’y a pas de comparaison directe.

Beaucoup, y compris des défenseurs des libertés civiles, des universitaires et le plus grand journal du Canada, critiquent ces propositions qu’ils jugent mal conçues, disproportionnées et déplacées dans le projet de loi C-63.

La laideur

Il n’est pas nécessaire d’écarter les aspects bénéfiques du projet de loi C-63 pour en éliminer les aspects problématiques. Il serait imprudent de rejeter toutes les sections bien pensées et équilibrées du projet de loi C-63, qui visent à améliorer les pires aspects d’Internet, en raison d’un élément profondément défectueux mais non critique du projet de loi. Il n’est pas nécessaire d’écarter les aspects bénéfiques du projet de loi C-63 pour en éliminer les aspects problématiques. Il serait imprudent de rejeter toutes les sections bien pensées et équilibrées du projet de loi C-63, qui visent à améliorer les pires aspects d’Internet, en raison d’un élément profondément défectueux mais non critique du projet de loi.

S’il est vrai qu’il faut faire plus pour lutter contre la haine en ligne, il est également légitime de s’inquiéter de l’approche du projet de loi C-63. De nombreuses personnes, dont moi-même, sont troublées par certains messages sur Internet. Il y a beaucoup de discours « licites mais horribles » – des expressions ouvertement offensantes et irrespectueuses, et des indices subtils qui laissent entrevoir des pensées haineuses non exprimées.

Les gens auront naturellement des avis différents sur la question de savoir si certains discours sont simplement offensants et terribles, s’ils sont préjudiciables aux personnes ou s’ils alimentent un débat social important. Ceci est encore plus évident dans le climat social de 2024. Certaines démocraties européennes ont des lois plus strictes que le Canada en matière d’incitation à la haine, alors que nos voisins du sud n’en ont aucune. Les deux approches semblent fonctionner dans des démocraties prospères où l’expression et la participation sont larges.

Cependant, aucune autre démocratie occidentale n’a imposé de restrictions « précriminelles » à des personnes pour le risque d’un discours offensant, par opposition à la violence directe. Aucune démocratie avisée ne surcharge son système d’arbitrage des droits de l’homme avec des plaignants qui non seulement ne supportent aucun coût personnel pour les plaintes frivoles ou malveillantes, mais qui ont aussi une incitation financière directe à tenter leur chance. Et un législateur réfléchi ne crée pas de nouveaux délits d’emprisonnement à vie sans comprendre clairement pourquoi il le fait ou quels sont les délits existants qui, selon lui, doivent être traités différemment.

Venant d’une communauté qui a toujours été confrontée à l’antisémitisme et à de véritables menaces, je pense que nous avons besoin de stratégies pour lutter contre les préjudices en ligne. Compte tenu de la montée spectaculaire de l’antisémitisme, cette législation arrive à un moment où elle est le plus nécessaire. Toutefois, les définitions risquent d’être interprétées de manière trop large, ce qui pourrait nuire à la liberté d’expression. Deuxièmement, la Commission pour la sécurité numérique, qui sera principalement responsable de l’application de la loi, se voit accorder un pouvoir immense. L’étendue des pouvoirs est frappante : ils peuvent statuer sur l’inaccessibilité des contenus, mener des enquêtes, tenir des audiences qui peuvent parfois être fermées au public, établir des réglementations et des codes de conduite, et imposer des sanctions pouvant aller jusqu’à 6 % du chiffre d’affaires mondial des services qui enfreignent la loi. Il y a beaucoup de choses à prendre en compte ici, et les questions relatives au contrôle et à la responsabilité de la Commission sont cruciales. Enfin, les dispositions relatives au code pénal et à la loi canadienne sur les droits de l’homme doivent faire l’objet d’un examen approfondi, car elles prévoient des peines allant jusqu’à l’emprisonnement à vie et pourraient entraîner une augmentation du nombre de plaintes liées au discours de haine.

Même si vous pensez que l’approche actuelle du Canada à l’égard des discours haineux illégaux pourrait être plus stricte, je pense que vous devriez considérer l’approche de C-63 à l’égard des discours comme extrême et inappropriée dans sa forme actuelle. Si des changements doivent être apportés aux lois anti-haine du Canada, ils doivent être planifiés avec soin et testés pour détecter les problèmes comme le reste du projet de loi C-63, et non pas ajoutés à la hâte à côté de mesures plus mûres.

Que faut-il faire ?

Faites part à votre député de vos préoccupations concernant le projet de loi C-63, mais insistez également auprès de lui sur le fait que ce projet de loi est tout à fait nécessaire. Il est important que chaque député comprenne que le projet de loi C-63 offre une solution avantageuse. Les femmes et les enfants canadiens ne devraient pas avoir à attendre des protections essentielles contre les brimades et les abus pendant que le gouvernement discute des dispositions du projet de loi C-63 visant à punir sévèrement les personnes qui s’expriment. Je suggère de diviser le projet de loi C-63, d’en conserver les aspects positifs et, dans l’intervalle, de s’attacher à rectifier les aspects négatifs, et ce rapidement.

Sources d’information

Parlement du Canada PROJET DE LOI C-63
https://www.parl.ca/DocumentViewer/en/44-1/bill/C-63/first-reading

Proposition de loi visant à lutter contre les préjudices en ligne
https://www.canada.ca/en/canadian-heritage/services/online-harms.html

La nouvelle loi canadienne sur les préjudices en ligne (C-63) : ce que vous devez savoir
https://www.osler.com/en/resources/regulations/2024/canada-s-new-online-harms-act-c-63-what-you-need-to-know

Explication du projet de loi C-63, la loi sur les préjudices en ligne : Une FAQ OpenMedia
https://openmedia.org/article/item/explaining-bill-c-63-the-online-harms-act-an-openmedia-faq

Étude : L’utilisation fréquente des médias sociaux perturbe le sommeil et l’activité physique des adolescentes
https://publications.aap.org/aapnews/news/13874/Study-Frequent-social-media-use-disrupts-sleep

L’effet des interventions sur les médias sociaux sur l’activité physique et les comportements alimentaires chez les jeunes et les adultes : une revue systématique
https://ijbnpa.biomedcentral.com/articles/10.1186/s12966-021-01138-3

Le Centre pour les médias, la technologie et la démocratie
https://www.mediatechdemocracy.com/

ABANDONNER L’ÉTIQUETTE : PLUS D’UNE DÉCENNIE DE RECHERCHE À L’ORIGINE DE CE PROJET
https://www.ditchthelabel.org/research-report

ÉTUDE NATIONALE EN LIGNE DE 2017 SUR LA VICTIMISATION ET LA PERPÉTRATION DE LA PORNOGRAPHIE NON CONSENSUELLE
https://www.cybercivilrights.org/wp-content/uploads/2017/06/CCRI-2017-Research-Report.pdf

Une analyse environnementale en ligne de l’extrémisme de droite au Canada
https://www.isdglobal.org/isd-publications/canada-online/

Crimes haineux déclarés par la police au Canada, 2020
https://www150.statcan.gc.ca/n1/pub/85-002-x/2022001/article/00005-eng.htm

Les Canadiens évaluent l’importance des médias sociaux dans leur vie
https://www150.statcan.gc.ca/n1/pub/36-28-0001/2021003/article/00004-eng.htm

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